Carine Claude
1er novembre 2023
Genève
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Nadège Totah est membre du conseil d’administration et co-organisatrice de GemGenève

Qui exposez-vous au Village des designers ?

Pour les Talents émergents, je ne recherche pas la perfection ou les pièces abouties, bien au contraire. Ce sont des coups de cœur. Ce qui m’intéresse, c’est l’histoire que ces artistes et leurs créations racontent. Ce sont souvent de toutes petites marques, discrètes, qui passent sous les radars du marché. En ce qui concerne la catégorie des « Nouveaux designers », elle regroupe des créateurs qui ont déjà une certaine expérience. Ce sont souvent de jeunes marques un peu plus implantées et qui ont développé un réseau, une visibilité, une clientèle. Par conséquent, elles ont un peu plus de moyens.

Comment les repérez-vous ?

Instagram est un puits intarissable pour découvrir de nouveaux talents. À partir d’un coup de cœur, des relations humaines se créent. J’adore discuter avec tous ces créateurs, comprendre le pourquoi du comment de leur démarche. On y trouve vraiment des pépites. Et puis, bien entendu, il y a le bouche-à-oreille… C’est quelque chose de très personnel. Je ne n’impose aucun critère de sélection, car il serait dommage de passer à côté d’un talent. Je n’ai pas de fil conducteur en dehors de mes goûts. D’ailleurs, tous ces designers sont très différents les uns des autres.

Pour la plupart, les pièces que vous avez sélectionnées sont gaies et colorées…

Parce qu’on en a besoin ! Il faut de la couleur et de la légèreté dans ce monde souvent terne et oppressant. En plus, c’est très fashionable. Il y a tellement de pierres pour s’amuser, comme les grenats… Les bijoux fantaisie sont à la mode. Plus c’est gros, plus c’est coloré, mieux c’est. On peut se projeter au bord de la plage en plein été avec de gros bracelets ou de grosses boucles d’oreilles. Ce n’est pas une parure de diamants où vous vous demandez « quand aurai-je l’occasion de la porter ? » Les mélanges de matériaux sont aussi à la mode. Par exemple, le créateur arménien Shavarsh Hakobian fait des bijoux unisexes très intéressants où il utilise du bois ou de la corde combinés avec des métaux et des pierres précieuses. Il faut oser le faire, mais ce n’est pas bas de gamme, bien au contraire. On reste toujours dans le registre de la haute joaillerie.

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